C'est l'article de Missand sur cette s... d'Ivermectine et un autre de Pierre Paillard
dans le Biocontact de février 2007, qui me font m'en retourner du côté
des archives... J'en profite donc pour revenir sur l'affaire
"Eradication du varron" et forcément sur feu la Coordination Nationale
contre l'Eradication du Varron, que j'ai modestement aidée en lui
assurant à l'époque un hébergement sur le site bioventure qui
du coup en abrite les archives depuis sa dissolution en 2004. Un petit
retour en arrière ne fait pas de mal, allez-y voir il y a de quoi lire
!! Ah, pour ceux qui ignoreraient
qui est cette petite bête et ce qui a "mérité" sa disparition au grand
tribunal du ministère de l'agriculture : on reproche en fait à "ce
parasite" ( hypoderma bovis ) de pouvoir faire des trous dans le cuir des bovins... à part ça...
Pierre Paillard a fait un très bon résumé de l'affaire ici :
" L'éradication
du varron dans l'élevage bovin a été décidée en France aux termes de
l'arrêté ministériel du 4 novembre 1994 puis réalisée, département par
département, après que chaque préfet aie signé un arrêté préfectoral,
préparé par sa Direction des Services Vétérinaires.
Cette approche scientifique peut être légitimée, ou non, par le législateur. Ainsi, la loi du 10 juillet 1976 comme les articles L 200-1 et L 200-2 du Code Rural imposent la nécessité du maintien de la biodiversité et contredisent formellement le principe d'éradication pourtant affirmé dans l'arrêté ministériel du 4 novembre 1994. On aurait pu penser que cette contradiction flagrante serait relevée et dénoncée par les organisations soucieuses d'écologie comme d'agrobiologie, mais il n'en fut rien. Nul ne sait pourquoi.
Les campagnes d'éradication se mirent donc en place. Elles furent confiées aux Groupements de Défense Sanitaires, sous-traitants des services préfectoraux.
Cette approche scientifique peut être légitimée, ou non, par le législateur. Ainsi, la loi du 10 juillet 1976 comme les articles L 200-1 et L 200-2 du Code Rural imposent la nécessité du maintien de la biodiversité et contredisent formellement le principe d'éradication pourtant affirmé dans l'arrêté ministériel du 4 novembre 1994. On aurait pu penser que cette contradiction flagrante serait relevée et dénoncée par les organisations soucieuses d'écologie comme d'agrobiologie, mais il n'en fut rien. Nul ne sait pourquoi.
Les campagnes d'éradication se mirent donc en place. Elles furent confiées aux Groupements de Défense Sanitaires, sous-traitants des services préfectoraux.
L'agent
retenu pour la mise à mort du varron fut l'ivermectine, molécule de
synthèse interdite pour les vaches laitières, car dangereuse, mais
qu'importe aux éradicateurs ! Comme les agrobiologistes auraient pu
s'inquiéter, on eut toutefois recours à la 'micro-dose', sans s'aviser
qu'elle ne bénéficiait pas de l'AMM ou autorisation de mise en marché !
Ce n'est ici qu'une des curiosités de ce dossier.
Et nous avons sans doute bu (vous et moi) du lait bio à l'ivermectine ! Certes nous n'en sommes pas morts, mais notons en passant que la qualité biologique est une construction intellectuelle 'contrôlée' par la puissance publique, non pas 'constatée' par des mesures scientifiques. Sa validité repose en finale sur notre seule vigilance.
La mobilisation se met en place
C'est alors qu'un petit paysan de Haute-Loire s'insurgea. Jean Coulardeau refusa de se soumettre et créa la Coordination Nationale contre l'éradication du varron, pour une agriculture responsable. D?autres refuseurs, dans toute la France, l'imitèrent. Ces gens-là se virent assignés en justice, c'était tout ce qu'ils demandaient : que les juges disent le droit puisque l'État ne le respectait pas.
Saluons l'aspect civique, non-violent, de cette contestation." ( extrait de l'article de P.Paillard )
Et nous avons sans doute bu (vous et moi) du lait bio à l'ivermectine ! Certes nous n'en sommes pas morts, mais notons en passant que la qualité biologique est une construction intellectuelle 'contrôlée' par la puissance publique, non pas 'constatée' par des mesures scientifiques. Sa validité repose en finale sur notre seule vigilance.
La mobilisation se met en place
C'est alors qu'un petit paysan de Haute-Loire s'insurgea. Jean Coulardeau refusa de se soumettre et créa la Coordination Nationale contre l'éradication du varron, pour une agriculture responsable. D?autres refuseurs, dans toute la France, l'imitèrent. Ces gens-là se virent assignés en justice, c'était tout ce qu'ils demandaient : que les juges disent le droit puisque l'État ne le respectait pas.
Saluons l'aspect civique, non-violent, de cette contestation." ( extrait de l'article de P.Paillard )
Silence... on éradique ! Malheur aux éleveurs qui ont osé refuser l'éradication ( voir les multiples procès,
dont certains ont été gagnés ). Allez savoir pourquoi, les "bio" et
les défenseurs officiels de la biodiversité n'ont pas été très actifs
dans la lutte et le soutien c'est le moins qu'on puisse dire... Dura
lex sed lex, les éleveurs "bio"ont donc très majoritairement traité eux
aussi, tout en étant au courant des conséquences de l'ivermectine sur
le lait entre autres...
Déjà que pas
grand monde ne se préoccupait d'en faire écho à l'époque, le temps a
fait son oeuvre.... Il faut savoir que l'éradication du varron se
pratique toujours, mais qu'il n'y a traitement que si l'examen
sérologique démontre la présence de varron, ce qui est quand même mieux
que l'éradication systématique...
Etrange qu'aujourd'hui encore cette évocation suscite si peu de réactions...
à cette époque pas si lointaine, le web était déjà répandu dans les
chaumières, mais sans doute pas assez... Les instances du "bio" et les
associations militantes qui auraient pu donner un coup de pouce
semblent avoir également manqué à l'appel ou alors être intervenues
trop tard, ensuite le mal était fait. Une brève recherche vite fait
sur le web et on tombe toujours plus ou moins sur les mêmes à en
parler, merci au passage à l'ami grainvert qui
dès le début a soutenu la coordination ! Le scientifique Joël
Sternheimer a démontré il y a déjà longtemps que le varron inhibait le
prion ( mais comme il n'est pas "reconnu" non plus chez nous... ) Il a
en tous cas témoigné en ce sens devant deux juridictions pénales.
Saluons aussi la mémoire de Mark Purdey
un fermier anglais qui dès 1982 s'insurgea contre le traitement alors
en vigueur en G-B, de tous de tous les bovins avec le "Phosmet", un
pesticide organophosphoré !! En fait, il
est surtout connu -mais pas reconnu, chez nous du moins- pour avoir, en
1996, suite à de longues recherches,formulé une théorie selon laquelle
ces organophosphorés utilisés pour l'éradication du varron étaient
responsables de l'apparition de... l'ESB !!!! , tiens tiens... voir son site où l'on peut d'ailleurs lui rendre un dernier hommage.
Au fait, entre
autres éradiquables, qu'en est-il de l'éradication de la cicadelle,
insecte présumé responsable de la propagation de la flavescence dorée,
maladie de la vigne ? Chez les vignerons bio obligés de traiter comme
les autres, il semblerait qu'il y ait des pistes du côté de la "lutte biologique" mais cela reste encore un autre sujet "délicat"... à la vôtre !
Bibliographie : - "Cent mille mensonges et un espoir".Pierre Paillard. éd. du Fraysse. d'autres titres ici
(archive du blog bioventure.over-blog.com )
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